Rodrigo Díaz M.
Une nouvelle étude indique que l’approbation de la pilule abortive au Canada a presque doublé l’accès aux services d’avortement médical, mais les services d’avortement chirurgical sont désormais moins populaires.
L’étude a révélé que la majorité des femmes en Ontario n’avaient pas accès aux services d’avortement en 2017, et que l’accès à l’avortement dans les zones urbaines et rurales est passé de 37 % en 2017 à 91 % en 2022.
Tout cela est dû à la légalisation du Mifegymiso, le nom d’une combinaison de deux médicaments pris consécutivement, la mifépristone et le misoprostol, approuvée par Santé Canada en 2017 comme solution pour l’avortement chirurgical. Cette combinaison de médicaments a été utilisée dans 56 % des avortements en 2022, contre environ 8 % en 2017.
L’utilisation de cette drogue n’a pas été aussi populaire dans d’autres provinces. L’acceptation a été plus lente en Alberta, où la pilule n’a été utilisée que dans 17 % des avortements en 2022. Un autre cas est celui du Nouveau-Brunswick, où, la même année, 68 % des avortements ont été pratiqués chirurgicalement.
Les données de l’étude révèlent qu’à mesure que l’accès à la pilule abortive a augmenté, l’accès local aux services d’avortement chirurgical a diminué, passant de 22 % en 2017 à 18 % en 2022.
Selon les directives de Santé Canada, la pilule contraceptive, ou Mifegymiso, ne peut être prescrite qu’aux patientes enceintes jusqu’à neuf semaines. Dans le cas d'avortements chirurgicaux, la limite d'âge gestationnel dépend de la clinique ou de l'hôpital qui pratique l'intervention et peut aller jusqu'à 24 semaines dans des cas exceptionnels.
L’étude indique que la pilule n’est pas la principale cause du déclin de l’accès à l’avortement chirurgical, car l’accès à cette procédure était en déclin avant que Mifegymiso ne soit approuvé au Canada. Les données de l’étude révèlent que les avortements chirurgicaux ont été pratiqués dans moins de 100 hôpitaux et cliniques au Canada avant 2017.
Le gouvernement fédéral a même dû réduire de 75 % son investissement dans un programme de soutien direct aux femmes le 1er avril en raison du manque de cliniques disponibles.
L’étude conclut que, malgré la polyvalence de la pilule contraceptive, il est important de garantir que l’accès à l’avortement chirurgical soit aussi répandu que possible.